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Jean-Luc Guionnet explore les possibilités de l’orgue d’église depuis plusieurs années en solo ou accompagné, une expérience physique du souffle et du continuum dans les recoins de l’instrument. Il s’intéresse aussi aux orgues électriques qu’il joue ici forcément amplifiés et électrifiés pour mieux en extraire les accidents, les défauts et des sonorités autant anecdotiques qu’inouïes. Entre électroacoustique déglinguée et psychédélisme en solde.
Excellent !
“Je travaille depuis 1993 à une approche expérimentale de l’orgue d’église (cf. CD “Pentes”, “Tirets”) :
1) on est aux commandes d’une machine
2) l’orgue est à mi-chemin du véhicule et de l’intelligence artificielle : c’est un transport en commun : une nef, une barque, un paquebot, un bâtiment dans un bâtiment
3) faire passer la machinerie au filtre de l’écoute, du geste et de l’architecture
4) amener le souffle dans l’espace : ventiler
5) faire sonner cet orgue-là pas comme cet autre
6) exprimer l’orgue comme on le dit du citron.
Le souffle est sans fin.
Et depuis 2005 à une extension des résultats à l’orgue électrique (cf. CD “Gezurrezko Joera”) :
1) trouver les moyens d’entrer dans cette expérience avec un véhicule électrique
2) agencer les claviers comme on assemblait les orgues (grand, récit, positif, chœur)
3) prendre en compte l’état de marche différent de chaque clavier et en jouer
4) remonter le cours de la machine comme on remonte le cours d’une pensée
5) greffe d’un membre utile, une table de mixage est ajoutée aux claviers : carburateur, distributeur, système nerveux central
6) des micros s’appliquent à ausculter le dispositif
7) pas d’autres effets que ceux-là : dispositif organique.
Et le courant électrique est sans fin non plus.
Ni le souffle, ni le courant n’ont besoin de moi.” Jean-Luc Guionnet