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Chants pour l’autre moitié du ciel. Avec “Erkos” (1990-91) et “Galaxies” (1986-1996). Interprétées par Junko Ueda (satsuma biwa et voix) et Jean-Claude Eloy (projection sonore).
“Erkos” mot appartenant à la langue indo-européenne, signifie, selon les linguistes : chant, louange. Il est proche du sanskrit Arkas (hymne, chant, rayonnement) ; du tokharien Yarke (vénération, hommage). Les textes utilisés rendent hommage à la Déesse, mère de toutes les énergies, telle que la philosophie indienne a pu la concevoir. Ils sont constitués par quelques fragments de Devî-Upanishad et de Devî-Mâhâtmya (en sanskrit). Cette œuvre m’a été inspirée par Junko Ueda, musicienne particulièrement douée, rencontrée au Japon en 1987, maîtrisant à la fois les techniques traditionnelles : celles du Japon (Shômyô et Satsuma-Biwa), celles d’autres pays d’Asie (Gamelan), comme les techniques occidentales (piano, composition). D’où la possibilité, avec une telle interprète, d’une translation (sans destruction) de ces techniques anciennes et originales, à travers une création libre et contemporaine. Erkos a été commandé par le Westdeutscher Rundfunk de Cologne (WDR), à l’invitation de Karlheinz Stockhausen, avec la collaboration de l’Institut français de Cologne, et réalisé entièrement dans le nouveau Studio électronique du WDR en 1990-91. Les matériaux électroacoustiques sont essentiellement de natures concrètes et ont été échantillonnés à partir de trois sources : voix de Junko Ueda, le Satsuma-Biwa (instrument à cordes pincées avec plectre et l’Unban (plaque de métal à résonances complexes). Le studio n’est donc pas utilisé ici comme générateur, mais comme un puissant “transformateur-multiplicateur” de la soliste, qui est la véritable origine de tous les sons; symboliquement, la source, la Déesse-mère, comme le disent les textes sanskrits employés.
“Galaxies” est une œuvre électroacoustique constituée par deux grand groupes d’éléments, opposés sur le plan de leurs fonctions, mais unifiés, parce que nés des mêmes sources de timbres et de traitements : le Shô du Japon (orgue à bouche traditionnel), dont la totalité du matériau sonore est déduit, auquel s’ajoute un jeu de cinq Bonshô-s (cloches de temples du Japon et de Corée). Le Shô a été échantillonné analogiquement dans un studio à Tokyo sur ses quinze tuyaux sonores et de diverses manières (sons seuls tenus, accords variés prolongés, attaques brèves, etc.) puis travaillés par la suite sur une grande échelle. Les Bonshô-s ont été échantillonnés avec différents types de frappes, maillets, trilles.