“Gaku-no-michi”, le Tao de la musique ou Les voies de la musique. Film sans images pour sons électroniques et concrets. Réalisé au studio de musique électronique de NHK Radio, Tokyo 1977-78. Version numérisée et révisée de 2006.
“Jean-Claude Eloy est un compositeur français, né en 1938. Il a étudié au CNSM de Paris ou il obtint les Premiers Prix de Piano, Musique de Chambre, Contrepoint, Ondes Martenot, et travaillé la composition dans la classe de Darius Milhaud. Il a suivi les cours d’été de Darmstadt (Pousseur, Scherchen, Messiaen, Boulez, Stockhausen), et a été étudiant dans la Master Class de composition de Pierre Boulez à l’Académie de Musique de Bâle (1961-63). Les œuvres de Jean-Claude Eloy ont été présentées dans le monde entier. Elles ont été dirigées par Pierre Boulez, Ernest Bour, Michael Guilen, Bruno Maderna, Diego Masson, Michel Tabachnik, Arthur Weisberg, et d’autres … Il a vécu aux Etats-Unis (professeur à l’Université de Berkeley dans les années soixante), en Allemagne (invité des studios du WDR de Cologne, de la Technische Universität de Berlin, artiste en résidence du Berliner Künstlerprogramm), en Hollande, au Japon (ou il a entre autres collaboré avec NHK et le Théâtre National du Japon). Il présente régulièrement ses œuvres dans de nombreux festivals internationaux : en Europe principalement, mais aussi en Asie, aux Etats-Unis, au Canada, en Amérique Latine – comme projectionniste-son, pour ses œuvres électroacoustiques, et avec les solistes interprètes directement associés à ses compositions : Fatima Miranda (vocaliste), Yumi Nara (soprano), Michael Ranta (percussionniste), Junko Ueda (chanteuse de Shômyô et joueuse de Satsuma-Biwa), Kôshin Ebihara et Kôjun Arai (moines Bouddhistes chanteurs), Mayumi Miyata (joueuse de Shô), etc.”
“Gaku no Michi” a fait partie, à la fin des années 70 des œuvres les plus emblématiques de l’esthétique de Jean-Claude Eloy. Cette “fresque”, ce vaste poème de sons et de bruits, dont le but principal semble avoir été la libération de l’imagination sonore, a matérialisé définitivement l’éloignement d’Eloy des structures et modèles qui l’avaient porté jusque là : modèles imposés à la musique contemporaine à travers diverses hégémonies institutionnelles et officielles.
CD 1 : “Pachinko” introduit “Tokyo” d’une manière délibérément rigide, régulière, quasi mécanique et non transcendée. Alors que la grande spirale de longues vagues successives qui, à travers Tokyo, se développe par la suite, devient de plus en plus variée dans ses matériaux, aboutissant au dépassement et à la transsubstantiation souhaitée de toute la partie finale.
CD 2 : Le deuxième disque, “Fushiki-e”, nous emmène (à travers des épisodes sonores variés, parfois violents, complexes, et contrastés) vers les quatre “étapes de contemplation” dont la dernière, “Mokuso”, représente l’étape ultime du contemplatif. C’est la partie la plus longue de l’ensemble, atteignant presque 80 minutes.
CD 3 : “Banbutsu no Ryûdô” est une immense “trame” continue, une sorte de travelling à travers toutes sortes de “scènes sonores”, quotidiennes ou exceptionnelles, en métamorphoses continuelles, passant des discours politiques a un Shishi Odoshi longuement transformé bien avant son apparition pure, directe.
CD 4 : “Kaiso” est un moment de gravité, innervé et construit autour de la cérémonie commémorative annuelle d’Hiroshima qui, au-delà du drame évoqué, nous mène cependant vers le dépassement par la paix à travers le son “Han”- prolongeant l’œuvre jusqu’à l’infini…”