Enregistré les 3, 4, 5 juillet 2017 au Théâtre de Hautepierre, Strasbourg. Interprètes : eRikm, Jean Geoffroy, Olivier Maurel, Minh-Tâm Nguyen, François Papirer. Réalisation et mixage : eRikm. Ingénieur du son : Olivier Pfeiffer. Mastering : Giuseppe Ielasi.
Drum-Machines, 2ème enregistrement réalisé et produit sous le label Percussions de Strasbourg, marque un tournant important dans notre approche, celle de la 4ème génération de notre ensemble. À la jonction entre musique contemporaine et musique électronique, Drum-Machines s’est créé en suivant un processus de composition dynamique : les interprètes ont d’abord proposé des matériaux sonores sur deux résidences de recherche puis eRikm en a assuré la composition, la production musicale et le mixage. Commande des Percussions de Strasbourg et du GMEM, Drum-Machines a été crée le 7 octobre 2016 au Festival Musica à Strasbourg.
«C’est une matière sonore augmentée que présentent les Percussions de Strasbourg en résonance avec l’univers instinctif et sensible d’eRikm. Entre fourmillements de rasoirs électriques, picotements métalliques, tourbillons de billes et ballet de brindilles, les interprètes caressent, frottent, réagissent, évoluent, développent de multiples modes de jeux et proposent une exploration fraiche, précieuse et inattendue. Dans un véritable mouvement collectif tant dans la fabrication des matériaux que dans la conception de la forme et l’exécution de cette œuvre insolite, Les Percussions de Strasbourg savourent pleinement leur collaboration avec un producteur de musique électronique de notre temps. Drum-Machines est une installation sonore vivante, marquée de l’empreinte de cinq individualités combinée avec une mécanique de sons et une électronique
organique et subtile, suggérant une réorganisation des frontières de la création musicale d’aujourd’hui.» Minh-Tâm Nguyen
«Les outils de survie (rhombe, appeau-flûte…) sont devenus, à travers les âges et les usages, des instruments de musique. Ces vecteurs d’affects côtoient, dans le contexte qui nous occupe, un dispositif électroacoustique. Cette machine cannibalise sa propre production sonore, tout en se nourrissant simultanément des sons produits par les musiciens. De cette agora jaillissent des paysages «multitimbraux», dont les lisières se dissolvent en steppes microtonales, dépourvues de gestes humains. D’une pulsation liminale à l’infini décimal, la physicalité du son convoque une allégorie à la géologie, de l’infra-mince (l’émoi – volute) au supra-massif (embâcle – doline).
Drum-Machines est constitué de champs archaïques inconscients et collectifs qui vont jusqu’à l’aberration bruitiste du monde contemporain. Le XXIème siècle débute dans son grand effondrement, les déséquilibres et les ruptures des masses sonores déployées par des organismes percussionnistes) en mouvement compressent le temps et les sons jusqu’à leurs paroxysmes. Cette création est l’élaboration d’un long procédé de tamis où le processus crée la forme par le biais d’une composition dynamique. Ce processus repose sur l’accumulation, la manipulation et le réagencement sur plusieurs générations de données sonores. Vitesse, pulsation, timbre et instruments sont soumis aux nombreux détournements de machines réelles ou virtuelles. L’intention originelle se modifie et se transforme. Drum-Machines est polymorphe dans son organisation, suspendue sur une ligne de temps et d’actions.» eRikm