Bruno Duplant a choisi deux évènements catastrophiques récents pour créer deux compositions électroacoustiques. Les désastres nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima et principalement les villes devenues fantômes de Prypiat et Futaba. Il ne s’est jamais rendu sur les lieux mais cherche à en évoquer le climat (au sens large du terme). Enregistrements de terrains, parasites électroniques, nuages d’électron, instruments éventrés, traces d’une civilisation disparue… On est donc dans un monde de fictions. Si le travail de Peter Cusack avec “Sounds from dangerous places” ou celui de Christophe Ruetsch avec “Atomic Radio 137, Tchernobyl Mai 2008” contiennent une dimension journalistique ou radiophonique, celui de Bruno Duplant est de l’ordre de l’évocation, du poétique, du comment l’artiste peut témoigner face à de telles catastrophes, face à cette “perte du monde”.