Ute Völker, accordéon. Suboko, percussions, électronique, objets.
Remspach, lieu-dit, Alsace, altitude 950 mètres, latitude 47.949305, longitude 7.095635, la forêt en pente et la vallée à perte de vue, une baraque, Ute Völker passe par là, Suboko transforme le salon en studio d’enregistrement en collant les canapés et les matelas contre les murs, les fenêtres ouvertes, les arbres s’engouffrent, les vaches pendues à leur cloche, les oiseaux s’interrogent, une journée, une nuit, l’orage s’invite, la tornade se déchaine autour de la maison, sous l’oeil bienveillant de la central nucléaire de Fessenheihm au loin.
Le décors posé, le trio Suboko, manutentionnaires tenaces, vrais faux seconds couteaux, quasiment en embuscade, usine les contours d’une géographie souterraine où viennent se poser les signaux de l’accordéoniste Ute Völker. Le souffle de l’instrument transforme, au gré de son cheminement, ce parcours abstrait et sinueux en assiégeant chaque forme faite de lignes tendues et de brèches asséchées, de secousses décousues et de cavités électrisées pour se fondre et se confondre avec et sans retenu.