34 photographies de Élizabeth Prouvost, avec carnet de documents préparatoires accompagnées par Edwarda, poème de Claude Louis-Combet et “Divine obscène”, improvisations sonores par ex-π, basse et dispositif électronique.
“Edwarda, recueil de 33 photographies d’Élizabeth Prouvost inspirées par la lecture de Madame Edwarda, récit de Georges Bataille, fut édité pour la première fois en 1995, par Jean-Pierre Faur.
Pour cette réédition, Les Guenilles, Edwarda (2015), il fut choisi, avec l’auteure, de publier les photographies sur des feuilles non reliées, pour pouvoir les regarder en se détachant d’une narrativité (parfois encombrante pour l’œil et le corps qui s’ensuit) qu’une reliure inéluctablement met en scène – cette manière de montrer favorisera, nous l’espérons, une manière de regarder qui résonnerait mieux avec certains gestes hésitants, voire contradictoires, de la pensée, et ses curieux errements, ceux-là même qui encontrent les certitudes et autres prêches, les convictions et autres croyances. Face aux guenilles de Madame Edwarda, dans les pas et dans le rire de Madame Edwarda, Bataille ne sait pas.
À l’occasion de la présente publication, Élizabeth Prouvost est retournée visiter ses nombreux carnets de notes et croquis – nous pensons que la présentation (de manière non chronologique) de quelques documents de travail préparatoire à ses séances photographiques suscitera un intérêt tangible, dans la façon de voir ces corps incertains prendre chair, jusque dans le tréfonds de la trame du papier.
Il fut proposé à Benjamin Pagier, aka ex-π, de se laisser entraîner par la tonalité tellurique des photographies de Élizabeth Prouvost (et du texte originel), pour imaginer une texture sonore tel un nouvel espace dans lequel se perdrait encore et encore Edwarda (mais Edwarda se perd-elle?), nous aspirant dans son trouble sillage, nous asphyxiant dans toute notre impuissance. L’enregistrement de deux sessions d’improvisation compose le CD glissé dans ce livre.
Pour la parution, en 2012, de ces photographies en «livre d’artiste» (L’autre Edwarda, éditions La Sétérée), Claude Louis-Combet, avait écrit une Edwarda, qui s’était insinuée dans les pages minutieusement composées par Jacques Clerc. Nous vous proposons de lire ce poème ici aussi.”